es coupures d’électricité risquent de se multiplier cet hiver.
Motif : les importations en provenance de l’Allemagne — nécessaires en
période de pics de consommation, même pour un pays comme la France,
largement exportateur — devraient diminuer fortement après la décision
prise par notre voisin d’outre-Rhin de fermer progressivement ses
18 centrales nucléaires d’ici à 2022.
Ce retrait pourrait entraîner une baisse de
ses livraisons vers l’Hexagone de quelque 8 000 MW, l’équivalent de
5 réacteurs nucléaires. De quoi provoquer des pannes à répétition.
Tout pour limiter la consommation
La menace est d’autant plus vive que le réseau vieillissant ne saurait
compenser ce manque. « Le jour où l’économie repartira, on se retrouvera
devant un gigantesque mur d’investissement, avertit
Colette
Lewiner, grande prêtresse de l’énergie chez Capgemini. Et là, pas sûr
que nous pourrons y faire face! » A la clé, des prix de l’énergie qui
augmentent et des factures qui s’envolent… Une bien triste perspective
pour les 4 millions de foyers français déjà en situation de précarité
énergétique. D’autant plus que le pétrole, de plus en plus difficile à
extraire, devrait continuer à se renchérir et que les énergies comme le
solaire, l’éolien ou l’hydraulique demanderont plusieurs décennies avant
de représenter une alternative rentable et crédible.
De quoi relancer le débat sur notre fameuse indépendance énergétique que
le nucléaire devait garantir. Notamment au lendemain de la catastrophe
de Fukushima, qui a reposé le problème de la sécurité de l’industrie de
l’atome. A la veille de la présidentielle, le nucléaire fait déjà
l’objet de négociations entre le PS et EELV (Europe Ecologie-les Verts)
et de divisions entre les partis. En revanche, limiter la consommation
fait consensus. Du changement d’heure en 1974 aux boîtiers intelligents
testés aujourd’hui, la France n’a pas manqué d’idées. Elles sont certes
nécessaires, mais probablement insuffisantes
source le parisien d'aujourd'hui